Avis au lecteur, ces articles sur l’île de Pâques seront particulièrement gratinés culturellement. J’ai donc préféré limiter leur longueur et essayé d’être synthétique.


L’île de Pâques, la Isla de Pascua, Rapa Nui, Easter Island…


C’est l’île habitée la plus isolée du monde. Comme c’était pour le moins prévisible, pas d’autophobie en vue, bien au contraire.

 

 

Difficile de connaître les chiffres exacts, mais il y aurait entre 7 000 et 8000 habitants sur l’île de Pâques aujourd’hui. A son apogée, il y a 500 ans environ, l’île devait compter plus de 20 000 habitants… ce qui était sûrement beaucoup trop pour les ressources de l’île. Nous y reviendrons.


Aujourd’hui, il y a deux vols commerciaux par jour et le tourisme va bon train (100 000 touristes par an). C’est la principale ressource économique de l’île qui était isolée jusqu’au début des années 90. L’île est rattachée à la province chilienne de Valparaiso. Les pascuans appellent à davantage d’autonomie et ont obtenu qu’on leur confie l’exploitation du parc national (40% de l’île) et qu’on leur rende leurs terres petit à petit pour l’exploitation agricole. C’est une énorme avancée pour eux.


Un chilien venant du continent et travaillant sur l’île de Pâques doit renouveler son permis de séjour tous les trois ans. Un touriste est autorisé à rester 30 jours maximum sur l’île.

 


Il faut considérer qu’avec l’histoire de l’île de Pâques, nous évoluons dans des degrés plus ou moins important d’incertitude. Les théories se succèdent, évoluent ou s’affinent. Il reste beaucoup à découvrir sur le peuplement, le développement de la civilisation à qui l’on doit les Maoï, son déclin et les fameuses statues en elles-mêmes. Sur internet ou même ailleurs on trouve de tout en termes de théories, de chiffres et d’affirmations péremptoires, voire de déductions hasardeuses. Cela rend le lieu empreint d’encore plus de mystère. Il y a quelque chose d’insaisissable ici.


Tout d’abord, on se rend compte actuellement que la tradition orale des habitants natifs de l’île rejoint les avancées des dernières recherches. Et là, vous allez me demander, à juste titre, pourquoi diable n’avoir pas dès le départ pris ce que disait les descendants de l’île de Pâques pour argent comptant ? Déjà, ils étaient très peu nombreux, et dans leurs histoires il y avait beaucoup de dieux et de croyances tout à fait ésotériques. D’autre part, les premières études et la logique amenaient à penser différemment.


J’aimerai faire un aparté, sur quelque chose que je trouve criant, mais à propos duquel je ne lis que peu, voire pas du tout depuis quelque temps. Cela dépasse le cas unique de l’île de Pâques, mais elle le met en évidence de manière admirable.



Attention (Cuidado), voici un moment particulièrement ennuyeux.


On parle souvent de logique et de pragmatisme pour justifier ou argumenter sur une théorie concernant l’histoire de l’Homme. On n’est souvent pas loin d’affirmer que si c’est logique cela doit être vrai, ou que le pragmatisme, dans un principe de psychologie inversée, amènerait à agir de telle ou telle manière. Il a quelque chose de totalement occulté dans ce genre de raisonnement : Il y a de nombreux degrés de logiques et de pragmatismes. Tout n’est pas à la même hauteur. Sorti de la base de la logique et du pragmatisme (la survie… et encore), tout prête à interprétation, car totalement subjectif. On projette comme il se doit avec notre manière de pensée et de vivre, ce qui limite le champ de la théorie. Tout le monde connait ce lieu commun comme quoi nous sommes tous l’idiot de quelqu’un d’autre. Le plus souvent, il me semble, nous ne le sommes pas parce que nous savons moins, mais avant tout parce que nous savons mal (comme dirait Olive Palm – Pardon… Il faut aller la chercher loin celle-là). L’île de Pâques, c’est le temple de la modestie et de l’ouverture d’esprit. Les Maoï nous contemplent impassibles, nous renvoyant à notre petitesse. Une citation de Socrate ne fait que résonner entre mes tempes depuis que je suis là : « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien ! »


Le canevas inversé de cette citation, tout aussi humain, est également vécu fortement : une soif de comprendre, de savoir.


Peut-être que nous ne percerons jamais tous les secrets de l’île de Pâques et que le véritable trésor ici, c’est de se confronter à l’évidente nécessité de garder l’esprit ouvert et de cultiver sa soif de savoir en toute humilité.


 

Ohlala ! Je commence à philosopher, ce n’est pas bon. Il est temps d’aller boire une bière avec un brun ténébreux.


 


A demain ou après-demain pour la suite : Les merveilleux mystères de l’île de Pâques.

 


Pâques à Pâques, c’est classe tout de même ! D’un autre côté, je suis sûre qu’il y en a plein qui ont passé Noël chez Noëlle.