Revenons à nos statues Maoï !


Je mettrai de côté les théories ufologiques. J’ai signé un contrat de confidentialité avec les représentants d’Alpha du Centaure, après une abduction riche en rebondissements et d’âpres négociations.


 

Ce que l’on sait, c’est-à-dire ce qui a été prouvé scientifiquement sans interprétation possible :


  • Les statues ont été érigées de 900 à 1500 après J.C (merci Monsieur C. 14).


  • Les Maoï étaient tous allongés ou cassés avant que certains soient rénovés et restaurés de la fin des années 1960 au début des années 1990.


  • Il y a environ 900 Maoï sur l’île (et sûrement encore beaucoup dans le sol).


  • On en trouve plus de 80 qui ont été abandonnées… a priori en cours de transport, d’autres (200 environ) sont dans la carrière dans différents états de finitions.


  • Les Maoï étaient érigés dos à la mer, tournés vers une esplanade telle qu’on en trouvait à Tahiti. Plus loin, il y avait les huttes des habitants du clan.

 


  • Certaines statues ont été déplacées ou recyclées.


  • Les Maoï représentent les deux tiers d’un corps humains, avec les mains sous chaque hanche, sur le pagne. La plupart des statues représentent des hommes.


  • A l’origine, comme en témoigne certaines rénovations, le Maoï portait une coiffe (en tuf rouge) et était sculpté de nombreux détails. Ils avaient des yeux faits de coraux et d’obsidiennes. On a trouvé un œil intact. Comme nous avons toujours connu les Maoï sans leurs yeux depuis leur rénovation, cela semble étrange de les regarder « dans le blanc des yeux »… et pourtant.


  • A la fin du XIXème siècle, il ne restait qu’une quarantaine de familles sur l’île, descendantes, a priori, des sculpteurs de Maoï.


  • Ce sont les visiteurs et les explorateurs qui ont incité la population locale à s’intéresser et tenter de se reconnecter avec leur histoire et l’ancienne civilisation. D’où vient-elle ? Comment a-t’elle disparue ou presque ? Que représentaient les Maoï ? Il y a un chaînon manquant. Les descendants n’arrivent pas à remonter jusqu’à l’ère des statues. Dans leurs légendes et traditions orales, les pascuans sont liés au mythe de l’homme oiseau, culte qui serait arrivé plus tard et qui résonne avec les mythes Incas. Chants, danses, légendes et pétroglyphes sont là pour témoigner de ce culte. Les premiers occidentaux à découvrir l’île (XVIII ème) en ont été témoin également.


Pourquoi et comment les pascuans ont changé de cultes ? On ne sait pas.


  • Les Maoï ont été sculptés à partir d’un des trois volcans, devenu carrière, à la pierre en tuf particulièrement facile à travailler, mais fragile. Les ornements en tuf rouges proviennent d’un autre volcan à la roche riche en fer.

 

 

 

Ce que l’on croit savoir, c’est-à-dire les théories, les plus avancées et probables aujourd’hui :


La civilisation pascuane serait donc d’origine polynésienne. Ils seraient arrivés par exploration en partant des îles Marquises vers 500 après Jésus Christ. Imaginé une demi-seconde, après 4000 kilomètres de navigation en pirogue, tomber sur une île de 12 kilomètres sur 25 kilomètres au milieu de l’océan, sans rien à des milliers de kilomètres ! Les statistiques ne penchent pas pour une telle découverte. On imagine aisément que la plupart des explorateurs polynésiens sur leur pirogue sont arrivés 3700 plus loin au Chili. Mais qui sait ? Peut-être y aurait-il un savoir-faire sur le repérage de terres qui nous échappent complètement ?


Ils auraient vécu en tribus dans un principe clanique avec des territoires très définis. Les Maoï seraient des sculptures représentants les chefs décédés déifiés. On les aurait placés face à la tribu pour veiller sur les populations. Sous certains ahus (plateforme où était déposée les statues), on trouve des crânes humains en grand nombre. Il semble donc que les constructions servaient également de chambres funéraires.


Les légendes locales, parfois refabriquées, décrivent l’arrivée de 6 frères sur l’île, les fondateurs des clans constructeurs de Maoï de plus en plus grands avec le temps.


Les Maoï auraient été sculptés directement dans la roche de la carrière, puis détachés, et enfin redressés. A cette étape interviendraient les finitions et le polissage.



Les coiffes représenteraient le chignon que portaient les chefs.



Les grandes oreilles des Maoï correspondraient aux grandes oreilles des pascuans qui dès leur jeune âge arboraient tatouages et ornements d’oreilles. Cela aurait perduré dans le temps, jusqu’à la rencontre avec les occidentaux.

 

Tout cela reste des théories.

 

 

Ce que l’on ne sait pas ; là où on pédale fortement dans le quinoa :


On ne sait pas s’il y a eu des échanges avec l’Amérique Latine ou s’il y avait des échanges avec la Polynésie après la première arrivée. Une chose est sûre, il y a des similitudes culturelles avec la culture Inca et des bizarreries. Pourquoi trouvons-nous des patates douces sur l’île de Pâques comme en Amérique Latine, alors qu’il semblerait avéré que les polynésiens ne les aient pas introduites sur l’île ?

 


On ne sait pas comment la civilisation a décliné ? A priori, la population a drastiquement diminué et les Maoï et les croyances qui allaient avec ont été abandonnées au profit d’autres cultes polythéistes et païens. Comment ? Pourquoi ? On ne sait pas. Il est évident qu’il y a eu des affrontements, des maladies, mais cela n’explique pas tout, loin de là. Catastrophe climatique ? Intervention extérieure avant l’arrivée des occidentaux ? (pas les aliens, mais d’autres visiteurs).


On ne sait pas comment les pascuans ont transporté les sculptures jusqu’à leurs lieux d’exposition parfois à vingt kilomètres. Il y a plusieurs théories qui s’affrontent entre basiquement l’idée d’un transport vertical ou horizontal. Les scientifiques s’arrachent le chignon polynésien autour de cette question.


Sur certains Maoï moins dégradés, on a trouvé des glyphes. On n'a pas la moindre idée de leur signification. Les algorithmes s'y cassent "les microprocesseurs" depuis quelques temps.

 

  

 

Idées fausses :


Les pascuans n’ont pas entièrement détruit la forêt pour transporter les statuts Maoïs. La théorie de l’écoside (l’effondrement) n’a pas de réel fondement et est de plus en plus critiquée. S’il y a eu des forêts et qu’elles ont disparu, c’est soit à cause d’un changement climatique, soit à cause des rats venus avec les Polynésiens puis les occidentaux. Il y a eu de la déforestation (traces de cendres) mais elle ne fut pas systématique. Si les pascuans sont arrivés à une population de 20 000 habitants, cela a eu incontestablement un poids écologique, mais davantage dans l’idée d’une transformation de l’environnement, que de sa destruction complète. Nous n’étions pas encore à l’âge de la vapeur, puis de la mondialisation via l'or noir et de sa transformation massive de l’environnement !

 

Les statues Maoïs ne viennent pas de civilisations précolombiennes venus les installés sur place.

 

 Il y a encore tant de questions. Et, finalement, face aux mystères, peu de ressources sont déployés. On n’est peut-être pas au bout de nos surprises.


Va-t’on percer à jour tous les secrets de l’île de Pâques ? Ce n’est pas certain.


Vais-je enfin comprendre l’attachement de mon chat à sa peluche girafe ? Ce n’est pas certain.



Humilité, soif de savoir et ouverture d'esprit !

 

 

CONCLUSION POLYNESIENNE

 


Les descendants de l’île de Pâques partagent bien les mêmes principes que les Maoris et les Maohis.

-         Liens à la terre.

-         Liens aux siens.

-         Liens à l’histoire.


Les polynésiens couvrent donc un territoire culturel insensé et morcelé. Ils étaient des grands voyageurs, des explorateurs.


Vivre de et par son environnement avec les autres est la base de la culture polynésienne à des milliers de kilomètres de distance.




A PART CELA

A l’île de Pâques, on parle espagnol et polynésien. Le « ionara » polynésien est avant tout folklorique. On le trouve à Tahiti et aussi à l’île de Pâques et l’on pourrait le traduire par bonjour. Il vient de la déformation de l’anglais « Your Honor ».

 

Les chiens sur l'île ont des propriétaires, mais se baladent par petits groupes dans les rues de Hanga Roa, le village, et autour. Pendant mes randonnées, j’avais ma garde rapprochée.

 

 

Sur l’île de Pâques on se déplaçait à cheval jusqu’à encore récemment. Aujourd’hui la moto et la voiture ont fait leur apparition, mais elles ne détrônent pas pour autant la plus belle conquête de l’homme (horrible expression d’après moi). Les pascuans gardent tout, dont leurs chevaux. Ils pourraient être coupés du monde en un clin d’œil. Ils sont prévoyants.



Grâce au progrès de certains logiciels de son, on peut presque entièrement isoler la musique des paroles d’une chanson. En Polynésie française et à l’île de Pâques, j’ai pu observer ce phénomène. Il faut imaginer les chansons de Ed Sheeran sur un principe latino-américain. C’est causasse. Mais, ce que j’ai le plus entendu, c’est cette version polynésienne de la chanson de Bryan Adams « Please forgive me ». A la longue, cela m’a donné envie de sauter à l’élastique… sans élastique.

 

 

Et voici le petit quiz NZ pour terminer :

 













Chili, me voilà !